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Implémentation des anticorps recombinants sur les plateformes d’histologie françaises

Doris Lou Demy 1,2, Athanassia Sotiropoulos 1,3

1 GIS FC3R, École nationale vétérinaire d’Alfort, Maisons-Alfort, France
2 Inserm : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, Paris, France
3 U1016, Institut Cochin, Paris, France

L’utilisation d’anticorps produits chez des animaux est encore largement répandue en recherche - et notamment en histotechnologie - alors qu’elle pose à la fois des problèmes éthiques (utilisation de beaucoup d’animaux, protocoles douloureux, etc.) et de robustesse scientifique (variabilité, manque de reproductibilité, etc.) (Baker, 2015 ; Bradbury et al., 2015). Il existe des alternatives recombinantes plus fiables, plus éthiques, et plus économiques : des anticorps produits in vitro sur séquence. Les instances règlementaires européenne (EURL ECVAM) et française (CNREEA) recommandent ainsi depuis 2020 la transition vers ces alternatives recombinantes pour remplacer les anticorps d'origine animale, lorsque c’est possible.
Le Centre Français pour les 3R (GIS FC3R) a pour mission de promouvoir et d’implémenter le principe des 3R (Remplacer, Réduire, Raffiner l’expérimentation animale) en France via la valorisation d’une recherche responsable et innovante, l’éducation et une communication transparente. Pour accompagner les acteurs de la recherche dans une transition visant à remplacer l’utilisation d’anticorps issus d'animaux par des anticorps alternatifs « recombinants » produits in vitro, le GIS FC3R a lancé une étude-pilote avec les plateformes d'histologie françaises.
La première phase de cette étude, menée en partenariat avec l'Association Française d'Histotechnologie (AFH), a consisté en l’élaboration et la diffusion publique d’un questionnaire à destination des plateformes d’histologie françaises, afin d’identifier les anticorps les plus utilisés et leurs conditions d’utilisation. 12 plateformes ont répondu à cette enquête, pour un total de 36 anticorps « à remplacer ». Parmi ces anticorps, 61% sont polyclonaux, présentant des défis majeurs en termes de reproductibilité et d'éthique, tandis que 25% sont monoclonaux, certains étant produits par liquide d’ascite, un procédé extrêmement douloureux pour les animaux. Il est également intéressant de noter que 4 des anticorps listés étaient déjà recombinants, soulignant la nécessité d'améliorer la transparence de communication autour de ces anticorps recombinants, y compris par les fournisseurs d’anticorps.
L’étude-pilote conduite depuis fin 2024 au sein de plateformes sélectionnées parmi les répondants au sondage a pour objectif de comparer les performances des anticorps conventionnels à celles d’équivalents recombinants. Cette étude a été intégralement financée par le GIS FC3R, couvrant à la fois la fourniture des anticorps recombinants et les services des plateformes, et a déjà permis d’identifier plusieurs alternatives recombinantes efficaces. Les résultats de ces études comparatives seront présentés, puis largement diffusés, notamment sur le site web du GIS FC3R et au sein du réseau de l’AFH, pour contribuer à la sensibilisation et aider au changement de pratiques.

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