Le sevrage précoce des porcelets peut générer des problèmes de santé, du mal être animal, un ralentissement de la croissance et parfois de la mortalité. Au sein de l’unité INRAE PEGASE, nous travaillons sur des solutions nutritionnelles permettant de préserver la physiologie et la santé des porcelets au moment du sevrage. Ces solutions accompagnent la filière dans ses efforts de démédicalisation du sevrage et de forte réduction des antibiotiques dont l’usage et la prescription sont très règlementés. Parmi les solutions nutritionnelles, celles ciblant le microbiote digestif sont particulièrement pertinentes. Dans cette étude, nous avons travaillé avec un acide aminé encapsulé pour cibler une utilisation par la flore des parties distales de l’intestin. La Lysine de la société MetexN a été choisie sur la base de pré essais qui ont montré des effets favorables sur la flore digestive. Pour cette expérimentation, 48 porcelets ont été nourris au moment du sevrage soit par l’aliment habituel (témoin) soit par ce même aliment avec de la Lysine encapsulée dans une paroi lipidique (AA2). A 10 semaines,12 porcelets ont été euthanasiés pour prélever le contenu du tube digestif ainsi que du tissu pour des études de morphologie en histologie. Les prélèvements d’iléon et de colon ont été fixés au formol à 4%, puis ont subi toutes les étapes d’inclusion en paraffine. Des coupes de 5 µm ont été fait au microtome et colorées en hématoxyline éosine pour mesurer les villosités et les cryptes. Des images en mosaïque de l’iléon et du colon ont été fait à l’aide d’un microscope Zeiss (ApoTome). Des mesures de l’aire, de hauteurs de villosités et de profondeurs de cryptes ont été effectuées avec Image J. On a observé une augmentation de 14% des profondeurs des cryptes au niveau du colon entre les deux traitements (Témoin versus AA2). L’hypothèse était que la lysine permettrait une meilleure prolifération bactérienne menant donc à une création par la flore de plus de métabolites et donc un accroissement de la prolifération cellulaire à l’intérieur des cryptes. Ceci n’a pas été démontré par les mesures effectuées sur le microbiote et d’autres pistes sont donc à envisager.