Tous les modèles sont faux mais certains sont utiles : organoïdes de prostate et perturbateurs endocriniens
Stephan CLAVEL
Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire, 660 Rte des Lucioles - 06560 Valbonne, France
Les pathologies humaines peuvent être grossièrement classées en deux catégories, les maladies « de la malchance » ou « inévitables » et les maladies liées à des causes environnementales et donc partiellement évitables. Cette dernière catégorie comprend les pathologies liées à notre mode de vie moderne, qu'il s'agisse de la propagation de nouvelles maladies infectieuses, des habitudes alimentaires, des normes esthétiques (bronzage), du productivisme agricole ou de la pollution de l'environnement. Au cours des dernières décennies, l'émergence de ces nouveaux facteurs de risque constitue une menace omniprésente pour la santé humaine. Particulièrement préoccupants, les perturbateurs endocriniens (PE) constituent une catégorie de polluants issus essentiellement des activités humaines (industrie chimique). Pour limiter les risques liés à ces composés chimiques, l'Union européenne (UE) tente de réglementer la mise sur le marché de nouvelles molécules de synthèse ayant une activité potentielle de perturbation endocrinienne. Cependant, cette panoplie législative nécessite la mise en place de tests toxicologiques robustes et de lignes directrices permettant une évaluation fiable de la dangerosité chez l'homme. Pour s'attaquer à ce problème et améliorer les outils d’analyse, nous utilisons la technologie des organoïdes pour tester la toxicité des perturbateurs endocriniens.