9 - Comparaison des techniques histologiques 2D et de l’imagerie 3D en autofluorescence grâce à la technique de transpiration sur coupe épaisse de testicule de souris
Marwa MOULZIR, Brigitte DELHOMME, Doriane HAZART, Martin OHEIM, Clément RICARD.
Saints-Pères Paris Institute for the Neurosciences (SPPIN), Université Paris Cité, 45 rue des saints pères, 75006 Paris
La méthode de transparisation tissulaire représente une avancée majeure dans l'imagerie des tissus biologiques. Elle permet de rendre les tissus transparents tout en préservant leur structure 3D. Cette technique implique plusieurs étapes : la dépigmentation, la délipidation et l'homogénéisation des indices de réfraction. Ces processus réduisent la diffusion de la lumière à travers les tissus, ce qui facilite une visualisation détaillée en profondeur des structures anatomiques lors de l'analyse au microscope, offrant ainsi des perspectives nouvelles pour la recherche en biologie et en médecine.
Dans ce poster, nous examinons la différence entre les techniques histologiques 2D classiques et l'imagerie obtenue grâce à la transparence tissulaire et à l'autofluorescence (AF) des tissus, en utilisant le testicule comme exemple. Les méthodes histologiques traditionnelles offrent une vue en 2D des tissus à partir de coupes minces, mais présentent des limites importantes, telles que la perte de contexte anatomique et les biais potentiels dans l'interprétation des résultats en fonction des coupes sélectionnées. En revanche, la transparisation sur coupes épaisses permet une imagerie en profondeur détaillée tout en préservant l'intégrité structurale des échantillons, offrant ainsi une vision plus complète des interactions spatiales des tissus. De plus, l'utilisation de l’AF pour l'imagerie des tissus élimine le besoin de coloration ou de marquage, simplifiant ainsi le processus d'imagerie et offrant une représentation fidèle des échantillons.
Suite à l’imagerie d’AF du testicule de souris après transparisation sur coupe épaisse (500 μm), nous avons observé des différences dans l'intensité de l'AF entre les différentes structures du testicule de souris. Plus particulièrement, le tissu interstitiel, abritant les cellules de Leydig responsables de la production de testostérone, présente une intensité de signal AF nettement plus élevée que les tubules séminifères contournés, qui affichent une intensité d'AF plus faible. De plus, des granules autofluorescents sont présentes dans les cellules de Sertoli, localisées dans le compartiment basal de l'épithélium séminifère. Nous avons également pu imager des spermatozoïdes en fin de la spermiogenèse dans la lumière des tubules séminifères contournés.
Notre étude comparative met en évidence les nombreux avantages de la transparisation et de l’AF pour l'analyse anatomique et fonctionnelle des testicules. En offrant une visualisation précise des structures internes, la transparisation des tissus ouvre de nouvelles perspectives pour une compréhension approfondie de la structure et de la physiologie tissulaire.