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Vers le remplacement des anticorps polyclonaux en histologie : une approche 3R en utilisant des anticorps recombinants

Morgane BROYON1,2, Matthieu LACROIX1,2, Nelly PIROT1,2

1 Institut de recherche en Cancérologie de Montpellier, Univ. Montpellier, ICM, INSERM, Montpellier, France.
2 BioCampus Montpellier, Univ. Montpellier, CNRS, INSERM, Montpellier, France.

L'utilisation d'anticorps polyclonaux en histologie soulève des questions d’éthiques et de reproductibilité. En effet, les anticorps polyclonaux sont généralement produits par immunisation des animaux (environ 1 million d’animaux par an dans l’UE) et s’accompagnent d’une variabilité significative : jusqu’à 50% des anticorps commercialisés manquent de spécificité ou ne reconnaissent pas leur cible. Ce projet, mené au sein de la plateforme du Réseau d’Histologie Expérimentale de Montpellier (RHEM) et porté par le Centre Français des 3R (FC3R), s'inscrit dans une démarche 3R (Remplacer, Réduire, Raffiner) en visant le remplacement de ces anticorps par des alternatives tels que les anticorps recombinants.
Dans cette optique, nous avons ciblé deux marqueurs histologiques clés utilisés régulièrement par les chercheurs de Montpellier : CD31 ou PECAM-1 (Platelet Endothelial Cell Adhesion Molecule -1), marqueur des vaisseaux sanguins et la GFP (Green Fluorescent Protein), protéine rapportrice ayant la propriété d'émettre une fluorescence de couleur verte et classiquement utilisée dans les modèles murins génétiquement modifiés.
Pour ce projet, nous avons identifié et sélectionné 4 d'anticorps recombinants pour chaque marqueur en vue de leur mise au point en immunohistochimie (IHC) sur un automate d’immunomarquage Ventana Discovery Ultra. Afin de valider la spécificité de marquage, nous avons utilisé plusieurs échantillons tissulaires inclus en paraffine issus de modèles murins OGM exprimant ou non la protéine d'intérêt GFP ou issus de 3 espèces différentes (souris, rat et humain) pour CD31. Pour chaque anticorps, nous avons optimisé le protocole en jouant sur différents paramètres tels que le démasquage, la dilution et le système d’amplification du signal. Les résultats obtenus ont ensuite été comparés à ceux des anticorps polyclonaux de référence utilisés sur la plateforme. Nous avons ainsi identifié pour chaque marqueur les anticorps recombinants présentant une spécificité et une qualité de marquage au moins équivalentes, voire supérieures, à celle des anticorps polyclonaux de référence à savoir : pour CD31, deux anticorps fonctionnant sur les tissus issus des 3 espèces et pour GFP, trois anticorps dont un reconnaissant en plus la protéine rapportrice YFP (Yellow Fluorescent Protein). Ces anticorps seront dorénavant implémentés sur la plateforme afin de s’inscrire dans une démarche plus éthique mais aussi pour permettre une reproductibilité et fiabilité des marquages. Les prochaines étapes de ce projet incluent la diffusion des protocoles dans les « shorts notes » du FC3R afin d’élargir l’usage de ces anticorps recombinants à une échelle plus large et ensuite d’étendre cette démarche à d’autres marqueurs.

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